GSE-B
Le C.P. d’une patrouille cimes, scout de première Classe, désirant aller plus loin et voler au secours de son prochain peut décider de devenir Raider-Scout. Sa force : le caractère, élément fondamental de sa personnalité. Il faut entendre par là : la volonté, le goût des responsabilités justement assumées, l’indépendance et la solidité du jugement face au prêt-à-penser de la société ainsi que le sens de l’humilité et de l’obéissance et enfin, l’amour passionné et actif de Dieu et du prochain.
Le Raider-Scout est un garçon déjà conscient de sa vocation à la sainteté pour le service des autres. Sa piste emprunte les éléments du scoutisme des plus authentiques. S’il se réclame de quelque originalité ou de quelques nouveautés et se pare d’un puissant attrait, c’est celui que confère l’approfondissement, la cohérence et l’exigence.
Le candidat-raider accomplit lui aussi des défis (missionnaire, sport, intervention, communication), ainsi qu’un raid. Il consigne ses aventures dans un grand dossier qui décidera de son investiture.
Un Raider ne l’est pas pour lui-même, mais pour les autres. Son engagement se vit dans l’attente de la Route.
Dans les faits, le candidat se choisit 5 défis (sport, communication, mission, intervention et raid), consignés dans un dossier et continue sa progression en faisant au moins un brevet majeur.
Sport :
J’ai personnellement fait les 20 km de Bruxelles avec un entraînement hebdomadaire, ainsi qu’un stage de parachutisme de 15 jours avec l’Armée. Il est demandé que le défi soit en deux parties : endurance (tu peux faire du cyclisme, de la natation longue distance, etc.) et « action » (ex : varappe, rappel, saut à l’élastique,…).
Le but est d’être prêt, en toute circonstance, à voler au secours des autres.
Communication :
J’ai mis en ligne un site de promotion pour la pédagogie Raider en Belgique (http://www.Raider-Cimes.sitew.be) ainsi qu’un site, codé par mes soins, au sujet de ma patrouille (http://Pat-Chevreuil.atwebpages.com/). Tu peux aussi faire une interview au sujet du scoutisme ou de la foi, une conférence,…
Par ce défi, tu toucheras le plus grand nombre pour leur faire découvrir nos valeurs.
Intervention
Ton engagement Raider est tourné vers les plus faibles. Pour pallier à toute situation de détresse, tu passeras ton brevet de secourisme (étape au-delà du B.E.P.S.). J’ai ensuite réalisé des sorties (« maraudes ») avec la Croix-Rouge, tu peux faire de même avec d’autres organisations (Malte, pompiers,…).
Mission
Ce défi te permettra de faire connaître le Christ et de témoigner de ta foi. Personnellement, j’ai accompagné des catéchumènes vers le baptême, tu peux aussi mener des actions d’évangélisation dans ta paroisse, etc.
Raid
Le cœur de la progression est le raid, qui pousse encore plus loin celui de première Classe. Tu seras confronté à toi-même durant une longue marche, ta cuisine sera trappeur, ton trajet comportera majoritairement des azimuts, tu produiras une méditation. Le reste de tes objectifs est laissé à ton appréciation.
En plus de cela, tu mèneras un temps spi’ et tu participeras, durant les vacances de Noël, à un camp d’une semaine en montagne avec tous les autres candidats de France. L’aventure et la marche seront au rendez-vous, le tout dans la fraternité scoute. Des souvenirs inoubliables émailleront ce camp qui te fera vivre un scoutisme « de choc ».
Une fois tes défis réalisés, ton compte-rendu remis et accepté par le National et ton C.T., tu pourras prononcer ton engagement, durant une cérémonie solennelle, au camp d’été. Un engagement qui ouvre la voie à de nouveaux services qu’il te sera demandé de prendre lors de ton engagement Routier Pilote puis de ton départ Routier Scout.
Devenir Raider prescrit des principes infléchissables. En voici quelques-uns. La dureté de l’engagement sera jugée par les autres scouts.
L’Esprit d’Aventure. Partir sans regarder derrière son épaule, s’adonner à la vaillance, s’armer de sang-froid, avoir du cran, l’Esprit d’Aventure est aussi une conjonction de quatre devoirs cardinaux : le désir de vaincre l’obstacle, l’aptitude au risque, l’amour de l’exploration et la détermination sans faille. L’ambition d’avancer, l’entraînement à l’action forge des hommes assurés dans leur vie. Surpasser ses faiblesses, oublier la souffrance permet de se donner tout entier dans l’entreprise scoute. Loin du confort, le Raider désire donc marcher devant, non pour dominer, mais pour montrer humblement le chemin et entraîner les autres.
L’Esprit de Service. Un Raider ne l’est pas pour lui-même, mais pour sa patrouille, sa troupe, et le monde. Telles les ailes qui ornent sa poitrine, il veut voler au secours des faibles et des opprimés, et ce au péril de sa vie. Ce scout témoigne de la force désarmée du Don de Soi, de la Charité. Le geste instinctif de la B.A. se voit sublimé, à travers le don total de soi. À quoi bon être un maître de technique scoute, si ce n’est pour la partager aux autres et l’enseigner aux plus jeunes ? « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la rançon de la multitude. » (Mt 20, 28). Si le CP aspire à devenir Raider-scout, ce n’est ni par ambition personnelle ni par désir de supériorité, mais uniquement pour servir son prochain. En effet, on n'a rien donné tant qu'on n'a pas tout donné.
L’Esprit de Pauvreté. Par l’ascèse, l’argent perd son utilité même. Le Christ disait à ses disciples de ne porter ni bourse, ni sac, ni souliers. Pauvreté qui ne doit pas être avarice. De fait, il n’est pas question de tendre aux abysses en terme de dénuement, mais plutôt de faire don du superflu aux moins favorisés. « Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui » (article IX de la Loi). Un Raider se comporte comme s’il vivait en face d’un pauvre. Le sac du routier est plus léger que celui du novice car sa vie est épurée, dépouillée. La séparation volontaire des biens matériels est synonyme de rapprochement de Dieu – le scout s’allège pour rejoindre le Ciel. Loin du stoïcisme, il compatit avec la croix du Rédempteur. Pourtant, il n’est pas un Chrétien triste. La joie scoute illumine ses actions, même s’il endure les pires conditions. L’effort, l’abnégation, me permet donc d’instaurer un climat joyeux chez les plus jeunes, peu habitués à la vie à la dure. Le Père Sevin, lui, concluait ainsi : « Si tes parents sont tels, mon scout, bénis la Providence qui t’a fait naître pauvre. ».
Le Sens de Dieu. L’humilité intrinsèque des Raiders lui inspire tout naturellement la crainte de Dieu. Il lui fait la première place. Le respect de ses commandements et de ceux de son Église rythme sa vie. Assidu à la prière, il s’attelle à mettre en pratique la Bible, particulièrement au sein de sa patrouille, où il est un modèle de piété. Loin des distractions de la ville, le Raider-scout passe son temps sur les chemins, à contempler l’évidence de l’existence de Dieu, la nature. Le Raider désire faire part à son prochain de la Foi, évangéliser et aider les autres à trouver le sens de leur vie, à travers le Christ, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6), pour que notre unité repose en lui.